José Saramago - L'Aveuglement

 L'aveuglement

Roman de José Saramago (1997)

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José Saramago est un écrivain portugais (1922-2010), prix Nobel de littérature en 1998.

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L'histoire :  Une épidémie  fulgurante de cécité se déclare. Les premières victimes sont mises en quarantaine mais cela ne suffit pas, l'épidémie se répand dans tout le pays qui sombre dans le chaos.
Les six personnages principaux sont parmi ces internés (dont l'une a miraculeusement échappé au "mal blanc"). On les suit pendant leur confinement, dans des conditions glauques et inhumaines, puis lorsqu'ils s'échappent et tentent de survivre dans une ville en proie à l'anarchie : sans eau, ni électricité, des groupes disparates d'aveugles errent dans les rues couvertes de merde et de cadavres...

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Mon avis : J'ai adoré ce livre car il m'a surprise. Par son écriture particulière d'abord : une synthaxe chaotique avec le style direct et indirect qui se mélangent dans des phrases longues où les virgules remplacent les points.  Dans les dialogues, le changement de locuteur est juste signalé par une majuscule en plein milieu de la phrase. Et l'auteur manie avec brio le sous-entendu et l'ironie, je me suis régalée de son style.

Ensuite le sujet de cette dystopie : difficile de ne pas faire le parallèle avec l'actuelle épidémie de Covid! L'auteur imagine les conséquences d'une pandémie de cécité : la perte des principes civilisés, la lutte pour la survie, la résurgence des sauvageries. Une atmosphère très oppressante. (Et nauséabonde, lol ! ) 
Voici le véritable aveuglement : on se croit protégé par une organisation de nos sociétés, des gouvernements stables et démocratiques, mais arrive une si petite broutille que la perte de la vue, et la démocratie fait place à la tyrannie, et le chaos arrive bien vite.

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Citation : "Nombreux sont les aveugles à être piétinés, bousculés, bourrés de coup de poing, c'est l'effet de la panique, un effet naturel, pourrait-on dire, la nature animale est ainsi, la nature végétale ne se comporterait pas autrement si elle n'avait pas toutes ces racines pour la retenir au sol, quel beau spectacle ce serait de voir les arbres de la forêt fuir l'incendie."