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Mon journal de lectures
16 août 2013

Eric-Emmanuel Schmitt - Concerto à la mémoire d'un ange

concerto

Concerto à la mémoire d'un ange

Nouvelles de Eric-Emmanuel Schmitt

parution mars 2010

Prix : Goncourt de la nouvelle 2010.

4 nouvelles sur le thème de la rédemption. En fil rouge Sainte Rita, patronne des causes désespérées. Lu sur Kobo.

L'empoisonneuse : Marie est une vieille femme soupçonnée d'avoir jadis empoisonné ses 4 maris, innocentée par la justice faute de preuves. Pour susciter l'intérêt d'un jeune prêtre, elle lui confesse tout. Le prêtre la persuade d'avouer ses crimes pour être en paix avec elle et avec Dieu. Elle est sur le point de le faire, par amour pour lui, lorsqu'il est rappelé au Vatican. Elle revient alors sur sa décision et restera avec ses secrets.

Le retour : Greg est un robuste marin un peu fruste. En mer, il apprend par un télégramme que sa fille est morte. Mais laquelle des 4 est-ce ? Il ne peut s'empêcher de se demander laquelle il préférerait perdre, et ce faisant se rend compte qu'il est un mauvais père, un mauvais mari, trop absent et pas assez affectueux. Finalement c'est un malentendu, ses filles sont en vie, c'est sa femme qui a fait une fausse couche. Il change et devient un père plus présent et aimant.

Concerto à la mémoire d'un ange : Axel est violoniste, doux et doué. Chris est pianiste, vaniteux, combatif et jaloux d'Axel. Lors d'une compétition sportive, Chris laisse Axel pour mort, pour pouvoir gagner. Vingt ans plus tard, les personnalités sont inversées. Chris est devenu très altruiste, s'occupe de jeunes en difficulté pour trouver la rédemption. Au contraire Axel (qui n'est pas mort mais fort handicapé) perd sa gentillesse et devient un vrai salaud. Il veut se venger de Chris, ils finissent noyés tous les deux.

Un amour à l'Elysée : La femme du Président s'ennuie. Elle n'aime plus son mari depuis qu'elle a constaté sa perfidie. Elle reste avec lui pour lui pourrir la vie. Alors il essaie par deux fois de la tuer. Atteinte d'un cancer, elle rédige un livre à l'hôpital. Il croit que c'est pour dénoncer toutes les vilénies qu'il a faites pour rester au pouvoir, mais c'est au contraire une ode à son mari : sur son lit de mort, elle a changé, se rendant compte de tout son amour pour lui. Lorsqu'elle meurt, lui aussi change et voue un véritable culte à sa femme disparue.

Extrait : "Quel sentiment ne porte pas sur sa peau son contraire, tel un tissu sa doublure ? Quel amour est libre de haine ? La main qui caresse saisira tout à l’heure le poignard. N’est-on pas capable de tuer avec l’impulsion qui unit ? Nos sentiments ne sont pas changeants mais ambigus, noirs ou blancs selon l’impact, tendus entre leurs contradictions, ondulants, serpentins, capables du pire comme du meilleur." 

Mon avis : Les histoires sont mignonnes, globalement un bon moment de lecture.
Quant à saisir l'aspect philosophique, réfléchir sur la rédemption, la vengeance, l'amour, non, pas envie.

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